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PHOTOS |
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Carnet
de voyage de Salvador
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Jour
14 - Dimanche 10 Août : Arrivée à Salvador et
première découverte du Pelhourino
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Branle-bas
de combat à 3h30 à Campo
Grande
pour prendre l'avion de Salvador,
où nous arrivons vers midi,
après 2600 kilomètres et une belle descente sur
la baie de tous les saints.
Dans l'avion c'est l'euphorie collective, car un groupe de musiciens
crée l'animation en jouant avec un perroquet en peluche
parlant ! A l'office du tourisme de l'aéroport nous récupérons
un petit guide sur
les événements culturels de Salvador, ainsi que
les horaires des candomblés. Une bonne heure de taxi sépare
l'aéroport du centre de Salvador.
Cap sur Barra,
un quartier en bord de mer où nous avons réservé
des chambres à la pousada Estrela
do Mar, située juste à côté
du phare.
La plage est assez
jolie, et les vagues fortes à heure de marée haute
: une baignade salutaire
après toutes ces heures d'avion. Il règne au bar
de la plage une ambiance familiale et festive. Car à Salvador
dès qu'une note de musique retentit, les bahianais se mettent
à danser, où qu'ils soient ! Bien sûr la population
est noire dans sa
grande majorité, contrairement à Rio : les filles
dans leur maillot de bain taille 6 ans (ou presque!) et les garçons
dans la satisfaction de leur morphologie tellement parfaite qu'elle
ferait pâlir de jalousie Mister France. Les touristes se
font rares sur ce petit bout de plage, si bien que notre présence
est fortement remarquée ! Pas facile de communiquer, car
à Salvador plus qu'ailleurs l'anglais est une langue d'extra-terrestre.
L'un de nous fait la joie de deux petites filles, hilares devant
sa peau si blanche !
En fin d'après-midi nous
rejoignons en bus le Pelhourino,
le centre historique, joliment inondé du soleil couchant.
Bien sûr nous sommes dans un secteur très touristique,
et quelques bahianaises en costume échangent quelques réals
contre des photos, devenant presque désagréables
quand leur tentative échoue...Première découverte
de la place de Sé,
du terreiro de Jesus
où jouent des musiciens, et des ruelles
tortueuses. Le Pelhourino est un patchwork de maisons colorées
absolument splendide. De nombreux vendeurs proposent les fitas,
célèbres bracelets en tissu porte-bonheur
de Salvador. Mieux vaut en acheter un tout de suite pour éviter
d'être assailli à chaque coin de rue ! Normalement
il faut faire un voeu en passant le bracelet, attendre qu'il tombe
de lui-même par usure et le jeter dans un cours d'eau pour
le voeu soit exaucé ! Des bahianaises nous vendent des
beignets parfumés
à la coriandre..trois
fois le prix normal !
Nous faisons la connaissance de
Vanda, une sympathique
brésilienne qui peint et vend des paréos dans un
flot de paroles où se distinguent difficilement anglais
et portugais...c'est sûr, elle ne doit boire que de l'eau
et ne fumer que des cigarettes ! Oui oui, nous reviendrons demain...mais
pas en journée, car Vanda dort ! Quand la nuit tombe, ça
et là, des airs de samba
et de bossa
surgissent des multiples petits bars. Et quand ils se mettent
à danser, on reste bouche bée ! Nous croisons les
enfants d'une école de musique qui jouent de la samba dans
les rues. Quelques caïpirinhas,
de la musique et des
gens charmants, tous les ingrédients sont réunis
pour s'endormir avec le sourire...
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Jour
15 - Lundi 11 Août : Soirée de Candomblé dans
une favela |
Aujourd'hui
visite plus approfondie du Pelhourino,
avec notamment l'église Sao
Francisco, dont l'intérieur baroque croule
sous les motifs d'or sculptés. Le cloître et ses
galeries d'azulejos,
rappelant
le monastère Jeronimos de Lisbonne, témoignent de
l'influence portugaise. Les danseurs de capoeira
font des prouesses sur le terreiro
de Jesus. Visite de la cathédrale
de Sé, construite par les esclaves africains
qui, pour se venger de l'interdiction des candomblés, ont
affublé les anges et chérubins de caractéristiques
physiques bizarres. Nous passons aussi par l'église
Nossa Senhora do Carmo, où un sympathique
étudiant qui se dit jésuite laïc nous raconte
l'histoire des lieux.
En début de soirée
nous envisageons d'aller voir un candomblé,
le rituel afro-brésilien qui découle des cultes
africains apportés par les esclaves. Nous en avons choisi
un au hasard, dans un quartier pas trop éloigné
de Barra. Nous prenons
un taxi et arrivés à destination, surprise : nous
sommes en plein milieu d'une favela,
et dans le noir quasi complet...! Deux émissaires partent
en reconnaissance. Le candomblé aura bien lieu dans une
petite salle située dans une ruelle tout aussi minuscule,
pendant 3h30 ! Il est vrai que nous sommes en avance, mais la
quartier est désert et peu avenant. Rester ? Ne pas rester
? Les avis divergent. L'un de nous a par erreur gardé sur
lui ses billets d'avion, son passeport, sa CB ! Courage, restons,
nous faisons jurer aux chauffeurs de taxis qu'ils reviendront
nous chercher. La pièce de candomblé
est quasi déserte, traversée par des hommes et des
femmes en tenue blanche traditionnelle, accaparés par les
préparatifs de la cérémonie. On nous fait
asseoir selon des règles strictes, les femmes d'un côté,
les hommes de l'autre.
Petite parenthèse sur le
candomblé
Les esclaves africains, confrontés
à l'interdiction de leur culte par les colons, eurent l'idée
de donner des noms et des apparences catholiques à leurs
propres dieux, les orixas. C'est ce qui a permis la pérénité
de ce culte et ce syncrétisme religieux si spécifique
au Brésil. Le candomblé, qui désigne littéralement
une danse en l'honneur des dieux, a été apporté
essentiellement par les ethnies africaines Yoruba et Nago. Il
vénère plusieurs orixas, mais chaque cérémonie
célèbre un orixa en particulier.
Mais revenons à notre soirée
: le temps passe, et au fur à mesure des touristes
arrivent, puis des groupes entiers ! Nous sommes quasiment les
seuls à être venus sans guide. Des spectateurs brésiliens
viennent augmenter l'effectif : on est serrés comme des
sardines ! La maîtresse de
cérémonie (appelée dans les
candomblés Mae Santo, soit la mère du Saint), dans
sa robe blanche, a de quoi intriguer : des bras velus et une grosse
voix...on la croirait sorti du casting de la cage aux folles,
et certains de ses acolytes ne sont pas très virils non
plus...
Cette étonnante maîtresse
de cérémonie profère des incantations en
tournant autour d'une statue Yoruba disposée au centre
de la pièce et qui représente l'orixa célébré
par cette fête. Portugais et dialecte se mélangent,
difficile de comprendre ce qui se dit. Des femmes et des hommes,
en blanc eux aussi, se joignent à elle, en dansant et en
chantant. Certaines femmes rentrent en transe
(un peu rapidement à notre goût mais quelle est la
durée moyenne pour entrer en transe ?) : cela signifie
qu'elles ont reçu le saint
: elles partent alors se changer dans une pièce voisine.
Une touriste italienne qui se contorsionne au son des percussions
comme dans une boite de nuit se fait rabrouer. Après deux
heures de ce rituel très énigmatique pour des européens,
des plats sont disposés autour de la statue, pour un repas
entre les protagonistes de la cérémonie. Une bahianaise
en transe, les yeux fermés, fait la quête en soulevant
un de ses jupons. La cérémonie va ensuite reprendre,
et paraît-il jusqu'à 5 heures du matin. Dehors les
commentaires des touristes vont bon train, certains hurlant à
l'attrappe-couillon, d'autant qu'en venant en organisé
ils ont payé cher la soirée (qui, à nous,
ne nous a rien coûté ). Cette cérémonie
était-elle authentique
? Sans doute oui et non...oui car cela correspondait bien aux
rituels classiques du candomblé, et beaucoup de Brésiliens
sont venus y assister, non car la présence massive des
touristes ne favorise pas vraiment la spiritualité. Bref
le débat n'est pas clos...Toujours est-il que voir un candomblé
est une expérience particulière et intéressante,
même si la codification échappe à la compréhension.
A 22h00 nous guettons avidement les taxis,
invoquant tous les saints du candomblé pour ne pas nous
retrouver seuls dans cette favela obscure.
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Jour
16 - Mardi 12 Août : Grand soleil sur le Pelhourino  |
Enfin
le temps rêvé pour faire des photos. A Barra
c'est marée basse : sous le phare se découvrent
algues et rochers, on se croirait en Bretagne ! Après un
peu de shopping dans le centre commercial
de Barra (ou comment se refaire une garde-robe sans se ruiner),
nous repartons sur le Pelhourino.
Précisons au passage que le "Pelhourino" désigne
le poteau où les esclaves étaient attachés
et fouettés. Au-dessus de la place de Sé, l'hôtel
Arthémis dispose d'une belle terrasse avec
magnifique vue sur toute la vieille ville. Nous recommençons
à arpenter les ruelles, pour la énième fois,
l'appareil photo à portée de main. Chaque petit
bout de rue compte ses innombrables artistes,
qui exposent leurs toiles aux thèmes et couleurs naïfs.
Au-delà de l'église l'église
do Carmo, la vieille ville se prolonge sur la
colline, mais ici les façades, qui n'ont pas été
rénovées, montrent le visage de Salvador avant la
rénovation. Nous tombons par hasard sur nos cinq anglais
du Pantanal..qui ont fait 50 heures de bus depuis Campo Grande
! De retour sur la place de Sé,
le gigantesque ascenseur
qui parcourt 75 mètres en quelques secondes nous dépose
aux portes de la ville basse.
Sur le port les pêcheurs
attendent la prise du siècle tandis que les enfants font
des concours de plongeons.
Nous
allons revenir le soir dans le Pelhourino,
pour des concerts
en plein air organisés sur le terreiro
de Jesus. Pour l'occasion la place s'est dotée
de petits stands où nous nous installons pour notre première
caïpirinha, en
première loge pour ne pas rater le début du concert.
Il s'agit visiblement de vieux tubes brésiliens, car tout
le monde connait les paroles par coeur ! Le public danse, chante,
parfois avec un bébé endormi dans les bars, bref
une ambiance festive et conviviale.
La fête se poursuit un peu plus loin, au largo
do pelhourino, tandis
que des musiciens défilent dans les ruelles voisines. On
a perdu des membres de l'équipe dans la foule...c'est la
cohue !
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Jour
17 - Mercredi 13 Août : L'église de Bonfim et le marché
Sao Joaquim |
Ce
matin départ en bus pour le quartier de Bonfim,
au nord de Salvador, dominé par l'église du
même nom sur une petite colline. Les vendeurs de fitas,
les petits bracelets, se disputent les visiteurs. Heureusement
nous avons déjà chacun le nôtre ! Datant du
XVIIIème siècle, l'église de Bonfim réunit
à la fois les catholiques
et les candomblistes,
qui s'associent pour l'épaphanie dans une des plus grandes
processions de Bahia. Elle est également connue pour ses
guérisons mériculeuses, comme en témoigne
la ribambelle d'ex-voto
accrochés au plafond en remerciement. Après une
ballade jusqu'au phare,
nous rejoignons la marché Sao
Joaquim. Hormis un peu de vannerie
et d'artisanat, ce
marché est essentiellement alimentaire,
riche en fruits, en légumes, en herbes, en épices...sous
forme d'un véritable dédale. Un endroit très
animé où les touristes ne s'aventurent pas beaucoup.
Identifier certains fruits devient une véritable gageure.
Dans la partie réservée à la viande, des
stands exhibent des yeux de boeuf...divin spectacle sans parler
de l'odeur !!
Nous passons la soirée
dans le Pelhourino,
plus calme qu'hier, à déguster une bonne langouste
à la
Casa de Gamboa.
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