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Carnet de voyage
de Rio de Janeiro
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Juillet 2003
 
 
Jour 1 - Lundi 28 Juillet : Arrivée à Copacabana et visite du centre

Aéroport international, il est 7h00 : Rio s’éveille quand nous retrouvons Georges, à qui nous avons loué un appartement par internet. Muni d’un impeccable brushing et d’un accent suisse rétif à 25 ans déjà passés au Brésil, Georges a le don des formules d’accueil originales : « C’est une drôôôle d’idée de venir en hiiiiiver à Rio… » !!

Après une heure de route pour rejoindre Copacabana et quelques embouteillages avec vue "imprenable" sur les favelas, nous investissons notre logis carioca : grand, confortable et bien situé, avec plage, métro et commerces à proximité. Manifestement on ne plaisante pas avec la sécurité car notre immeuble est protégé de plusieurs grilles et d’un gardien. Aujourd’hui la plage de Copacabana trahit les images toutes faites : le temps étant maussade et le carioca frileux, la plage est quasiment déserte. Nous expérimentons un restaurant "ao kilo" :" : on se sert au buffet et on paie en fonction du poids de son assiette. Une formule idéale, rapide, équilibrée et pas chère (et on sait toujours qui est le plus gros mangeur de la bande !) Ce sera ensuite pour notre premier jour la visite du centre, que nous rejoignons en métro. Visite de l'église Nossa Senhora de Candeleria et du monastère Sao Bento, à l'intérieur chargé d'or. A vrai dire ce ne sont pas les plus belles églises du monde, mais on ne va pas commencer à râler ! Changement d'époque avec la cathédrale moderne, sa curieuse architecture cônique (curieuse plus que jolie !) et ses quatre gigantesques vitraux. Au hasard de notre ballade dans les ruelles du centre, nous faisons une pause "goûter" à la Confeiteiria Colombo, un superbe salon de thé début de siècle, similaire à ceux que l’on peut trouver au Portugal. Quelques appétissantes pâtisseries, comme les pasteis de Belem, témoignent de cette filiation.

Retour à l’appartement et petite sieste avant d’aller déguster notre première caïpirinha, qui coule à flot dans le bar Garota de Ipanema. Avec la fatigue et le décalage horaire, la célèbre boisson brésilienne ne va pas tarder à faire son effet…tandis que notre bavard et sympathique voisin américain en est déjà à sa huitième !



Jour 2 - Mardi 29 Juillet : Tragédie au Corcovado

Décidément la météo nous en veut, même le Pain de Sucre se perd dans les nuages. Nous jetons notre dévolu sur le quartier de Santa Teresa, accessible à partir du centre par un funiculaire. Selon la charmante dame qui tient l’office du tourisme de Copacabana, il suffit d’aller au terminus …(si elle avait su les conséquences de ses propos ! ) Une fois dans le centre, petite ballade dans le petit quartier de Lapa, où l’on trouve encore quelques maisons anciennes un peu décaties, devant lesquelles de nombreux marchands vendent des objets en tous genres qui ont dû traverser bien des générations et beaucoup de poussière.

Le funiculaire, appelé le Bondinho, part non loin de là : nous voici partis pour une promenade bringuebalante dans d’étroites ruelles. Certains s’accrochent parfois aux montants du funiculaire pour quelques mètres seulement…et louchent dans certains cas sur nos sacs à dos !! Le temps passe et toujours pas de terminus, l’engin n’en finit pas de monter sur la montagne du Corcovado…une heure s’est déjà écoulée, nous avons sûrement raté notre destination. La silhouette du Christ se rapproche. Tant pis pour Santa Teresa déjà loin derrière nous, nous irons voir le Christ aujourd’hui avec l’espoir que l’éclaircie se prolonge. Arrivés à un embranchement le conducteur nous fait signe de descendre pour aller au Christ, et notre obéissance nous fait arriver au milieu de nulle part…suivis d’un couple de touristes allemands aussi perplexes que nous. Bien évidemment un chauffeur officiel du Corcovado attend là ! Malgré un tarif un peu exagéré, nous grimpons dans le van, tandis que le couple préfère continuer à pied. Au bout de 500 mètres deux coups de feu retentissent, le chauffeur freine brutalement pour faire demi-tour. Instinctivement nous nous couchons sur la banquette, sans savoir si la voiture est attaquée ou si notre chauffeur est complice d’un traquenard à notre encontre. Nous redescendons à notre point de départ en récupérant au passage le couple de touristes, évidemment interloqués par notre mine effrayée. Descendre de cette voiture ? Et bien non, car le chauffeur remonte en dépit de nos protestions, précédé d’une voiture de police. Et là par terre, gît un homme dans une mare de sang, une balle dans la tête…Le chauffeur qui nous conduit au sommet du Corcovado n’est pas très prolixe sur ces événements dont nous n’apprendrons les détails que le lendemain. (alors lisez la suite !)

Malgré le choc, il faut bien profiter du site, certes superbe mais un peu gâché par de nombreuses nappes nuageuses qui se déplacent à toute vitesse, laissant entrevoir de temps en temps le Pain de de sucre et les plages de Copacabana et d’Ipanema. Le chauffeur nous ramène à Santa Teresa (encore au milieu de nulle part). L’endroit n’est pas très rassurant, aussi nous sautons dans le premier bus venu pour retrouver un quartier plus serein et animé, en l'ocurrence Botafogo.



Jour 3 - Mercredi 30 Juillet : Le pain de sucre

Un peu d’organisation pour ce matin, car nous n’avons rien réservé pour le Pantanal, et nous voudrions également visiter la forêt de Tijuca. Sur les conseils de Georges nous allons voir Gustave, qui tient l'agence Andesol à Copacabana. En entendant parler de Tijuca, Gustave pâlit et brandit le journal du jour : la une relate le meurtre dont nous avons été témoins hier ! Il s’agissait en réalité d’un touriste allemand, attaqué par un brésilien descendu des favelas toutes proches, et qui a sûrement refusé de donner son argent…l’homme est mort peu après son arrivée à l’hôpital. Gustave nous refroidit encore plus en déconseillant la forêt de Tijuca, selon lui dangereuse même avec un chauffeur…Au revoir Tijuca, nous prenons seulement des réservations à prix réduits pour le restaurant de fruits de mer Marius. Et pour le Pantanal nous aviserons sur place car les agences de Rio pratiquent des prix exhorbitants.

Cap pour le jardin botanique, accessible en bus. Seulement voilà, c’est l’hiver ! D’ailleurs vu le nombre de visiteurs, ce ne doit pas être la bonne saison. Si les arbres sont magnifiques, rien n’est en fleur. Pour une fois qu’il fait beau ! Il faudra revenir en janvier…

De retour à Copacabana, premier bain de notre séjour pour les plus courageux, car les bordures de mousse jaunâtre n’incitent pas à une baignade prolongée. On savait bien que c’était pollué !

En milieu d’après-midi, nous voici enfin dans le fameux téléphérique du Pain de Sucre pour attendre patiemment le coucher de soleil sur les morros (collines), les plages et le Corcovado. C’est évidemment un spectacle magnifique et indescriptible qu’il ne faudrait rater sous aucun prétexte ! Une épique journée qui se termine au délicieux restaurant portugais Manuel et Joaquim.



Jour 4 - Jeudi 31 Juillet : Vélo sur Copacabana

Ce matin l’équipe se divise : les uns partent au musée national (un peu décevant paraît-il), les autres sur Ipanema pour un peu de shopping. C’est bien là que les boutiques sont les plus chics. Il aurait bien été tentant d’acheter quelques jolis bikinis brésiliens, mais vu le format ce n’est vraiment pas mettable ! Même quand ce ne sont pas des strings, ça y ressemble quand même ! Tant pis nous continuerons avec nos maillots de bain ringards d’européennes en gardant nos fesses à l’abri. Avec quelques paires de tongs pour tout butin, nous sirotons un jus de noix de coco dans une paillotte d'Ipanema.

Après-midi sportif avec location de vélo : les plages de Copacabana et d’Ipanema sont bordées de pistes cyclables que l’on peut arpenter en observant les habitudes des cariocas : les filles qui jouent au beach volley en string, les amateurs de footing, les enfants qui jonglent avec des balles dans les embouteillages pour récupérer quelques réals, ceux qui font de gigantesques sculptures en sable, un excentrique qui s’est fabriqué un costume avec des morceaux de canette... Sur la petite plage de Leblon, c’est le rendez-vous des pêcheurs. A l’autre extrémité, à la fin d'Ipanema, la piste s’arrête malheureusement, d’autant que démarre ici une favela…avec les événements du Corcovado, notre témérité en a pris un coup ! Nous profitons de cette ballade pour réserver la meilleure table chez Marius.

Le soir, bien pomponnés pour l’occasion, nous nous installons à une terrasse de Copacabana pour prendre un verre. Soudain une bagarre éclate, à coups de cris et de bousculades. L’un de deux protagonistes soulève son tee-shirt, découvrant un objet suspect emballé dans du plastique. Il s’agit probablement d’une arme à feu…L’épisode se termine bien pour tout le monde, mais l’ambiance carioca commence à nous peser un peu. En plus d’un joli cadre, le restaurant Marius, dont l’heureux propriétaire fait un semblant d’inspection avec plusieurs caïpirinhas dans le nez, est une véritable féerie gustative : langoustes, homards, huîtes, oursins, poissons grillés, fruits de mer, langoustines, moules, à volonté ! Dès que l'assiette se vide, un serveur se précipite aussitôt, un plateau à la main ! Si on avait su qu’un jour on en viendrait à refuser de la langouste…Ce dernier jour à Rio se termine donc l'estomac heureux, demain nous partons pour Iguaçu.

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