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Carnet de voyage de
Sao Luis et d'Alcantara
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Jour 10 - Samedi 27 Mars : Première découverte de Sao Luis

Nous arrivons à 10h00 à Sao Luis après 1h10 de vol depuis Fortaleza. Pas de temps à perdre, car nous avons réservé une excursion pour le Lençois Maranhenses dans une agence qui ferme à midi, et pour tout le week-end. Gustavo de l'agence Giltur nous attend comme convenu pour payer l'excursion. Il nous dépose ensuite à la pousada Colonial, située au coeur du centre historique.

Celui-ci, très calme, voire désert, recèle de magnifiques façades d'azulejos. Au détour d'une ruelle, une école de capoeira est en pleine répétition. Le rythme semble beaucoup plus lent qu'à Jericaocoara, avec des allures moins martiales. Le petit marché couvert nous réserve une surprise diabolique : de délicieux petits gâteaux à la noix de coco, qui feront notre joie pendant tout le séjour à Sao Luis. Ils côtoient bouteilles de cachaça, montagnes de poissons et d'épices et artisanat en bois (pas toujours de très bon goût !). Toutes les petites boutiques attenantes regorgent de petits objets décoratifs en forme de boeuf, qui symbolise la plus grande fête de Sao Luis, le Bumba-meu-Boi.

Au delà de la place Joao Lisboa, le centre historique fait brutalement place à la ville moderne, ici très commerçante. Nous achetons de la farofa dans un petit supermarché. En demandant l'adresse d'un restaurant, nous faisons la connaissance d'Elvis (c'est en tout cas le nom qu'il se donne, car son vrai nom est beaucoup trop compliqué !). Il nous conseille de le suivre, puisqu'il part lui-même déjeuner. Après hésitation, nous acceptons sa proposition, qui se concrétise en un restaurant populaire aux rations bonnes et copieuses. Elvis, qui est né à Sao Luis, est prof d'anglais et grand amateur de foot...Comment? Je n'aime pas le foot, même à la télé ? Elvis n'en croit pas ses oreilles ! Malgré son contact sympathique, nous veillons à nos affaires, on ne sait jamais...mais voilà, aujourd'hui ces quelques règles de prudence élémentaires s'avèrent plus que ridicules : à notre grande surprise, Elvis repart en nous offrant le déjeuner !

Nous retournons arpenter la ville historique, qui bénéficie d'un grand projet de restauration depuis plus de 20 ans, avec ses belles façades coloniales, ses ruelles pentues, sa cathédrale baroque, ses toits de tuiles, sa forteresse française, ses fontaines...Aucune agitation touristique, rien qu'un vie quotidienne bien paisible, à peine troublée aujourd'hui par le tournage d'un film. Dommage qu'il ne fasse pas très beau aujourd'hui.

Pour passer la soirée, pas vraiment d'autre solution que de choisir une place en terrasse sur la rue Estrela, seul lieu animé de la vieille ville le soir. Nous choisissons le restaurant Antigamente. En l'honneur du samedi, chaque restaurant a son orchestre, une cacophonie à laquelle viennent se mêler les vendeurs ambulants, la troupe de théâtre qui défile en costume, des infirmes en quête de quelques reals, des rastas qui vendent des bijoux, les serveurs qui serpentent entre les tables en évitant de marcher sur les chiens et chats errants...quelle ambiance !



Jour 11 - Dimanche 28 Mars : L'île d'Alcantara

Quelques minutes suffisent pour rejoindre à pied, depuis la vieille ville de Sao Luis, l'embarcadère d'où partent les bateaux pour Alcantara. Nous avons heureusement pris soin de vérifier hier les horaires, susceptibles de changer chaque jour avec la marée. En attendant le bateau de 9h30, nous observons les pêcheurs de crabes qui se sont curieusement installés dans le port. La traversée dure environ 1h30.

L'île d'Alcantara, où vivent encore 2000 âmes, est traversée de magnifiques ruelles pavées en noir et blanc, bordées de maisons colorées. Si certaines églises sont restaurées, d'autres surgissent en ruine au milieu d'une végétation luxuriante. Sur la place Matriz se tient le pilori le mieux conservé du Brésil : il est bien là, intact, témoin de l'histoire esclavagiste de l'île. Nous ne croisons que quelques habitants bien discrets. Pas de boutiques de souvenirs, mais un univers silencieux de maisons décaties, de ruines et de verdure. Sous un buisson nous trouvons même un canon ! Alcantara ressemble à une ville oubliée, et on dirait parfois que rien n'a changé depuis le XVIIIème siècle.

Pour déjeuner nous suivons un sentier menant à la pousada Dos Guaras, située sur une plage isolée. Pas facile de trouver son chemin, d'autant que nous ne croisons quasiment personne et que les vaches ne sont pas très causantes. Arrivés à destination, fini le silence : des jeunes testent leur sono sous un chapiteau, discutant paisiblement à côté des enceintes malgré un niveau sonore insoutenable...qui ne cessera pas ! Mais en consolation cette mignonne petite plage abonde d'ibis, de splendides oiseaux rouge vif qui viennent se poser sur le rivage. Entre la caïpirinha et les crevettes grillées, je fonce me baigner sans me douter de rien : je me retrouve avec de la boue jusqu'aux genoux !

Nous reprenons tranquillement le chemin de l'embarcadère, tandis qu'un gros nuage noir nous suit..dans une magnifique lumière d'orage, des chevaux affolés sortent au galop d'une église en ruine. Magique ! La pluie arrive, les rues se vident complètement. Un gentil vieillard ouvre sa fenêtre et nous propose son hospitalité. Dommage, il est l'heure de reprendre le bateau (et c'est le dernier !)

La traversée du retour, entamée à 16h30 pour regagner Sao Luis, subit la houle du mauvais temps. La pluie n'a pas cessé, aussi nous nous réfugions dans une petite cabine exiguë sur le pont, intrigués pendant tout le trajet par les caresses quasi incesteuses d'une brésilienne obèse et d'un jeune homme qui semble être son fils...A cause de la marée, le bateau ne peut pas aller jusqu'à l'embarcadère de Sao Luis. Il s'arrête donc sur une plage déserte de Sao Francisco. Heureusement tout est prévu, car des bus attendent les voyageurs pour les ramener à l'embarcadère. En soirée, comme hier, nous partons dîner sur la rue Estrela

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