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Carnet
de voyage de Jericoacoara
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Jour
4 - Dimanche 21 Mars : De Recife à Jericoacoara |
Décollage à 7h00 de l'aéroport de Recife
pour atterrir à Fortaleza 1h20
plus tard. Décidément la TAM est toujours aussi ponctuelle.
Pour aller à
Jericoacoara, encore à plusieurs
centaines de kilomètres à l'ouest, il reste encore
7 heures de bus. Nous rejoignons donc
la gare routière en taxi. Heureusement
les horaires indiqués sur internet étaient exacts
: le prochain part à 10h30. Le bus traverse une campagne
verdoyante et s'arrête souvent pour déposer un passager
dans son village.
A
16 heures nous sommes transférés dans un autre
bus, ouvert celui-ci, capable de rouler sur le sable. Fini
le goudron, il n'y a désormais plus que des pistes
de sable. Le bus longe une plage bordée de dunes,
ne croisant que quelques vaches égarées.
Soudain apparaît un spectacle étrange : un homme monte
la garde devant un camion à moitié
enfoncé dans la mer....bizarre, peut-être un camion
en panne surpris par la marée. Nous approchons de Jericoacoara,
dans un magnifique paysage de dunes et
de cocotiers sous le soleil couchant.
A l'arrivée,
quelques rabatteurs sont venus attendre
le bus pour promouvoir leur pousada auprès des quelques touristes
(non, on vous rassure, ça ne ressemble quand même pas
tout à fait aux "bronzés"! ) Nous trainons
péniblement nos valises dans le sable jusqu'à la pousada
Recanto do Barao,
repérée sur internet. Il y a de la place et une jolie
petite piscine. Petit tour dans le village,
constitué de seulement de 3 ou 4 rues sableuses,
où errent chiens, ânes et vaches. Nous arrivons à
temps sur la grande dune pour voir le
soleil finir sa descente dans la mer, éclairant encore la
plage qui court jusqu'à l'horizon. Il paraît que c'est
une des 10 plus belles plages du monde,
et nous y sommes...(ça donne envie de savoir quelles sont
les 9 autres !) |
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Jour
5 - Lundi 22 Mars : Virées en buggys dans les dunes jusqu'aux
lagons |
Pour notre première journée d'excursion à Jericoacoara,
nous partons avec Renato (!) , qui conduit
un buggy et travaille pour la pousada.
Renato n'est pas très souriant, mais sympa quand même
et pas contrariant. Le buggy, rigolotte petite voiture
des sables, est ici le seul moyen de locomotion avec le cheval.
On est assis sur le bord arrière du buggy, et il faut s'agripper
fermement car Renato roule vite et connait les dunes
comme sa poche ! En quelques minutes nous rigolons comme des idiots,
sauf bien sûr Renato qui ne rit jamais.
Nous
roulons ensuite sur la plage, sourire
aux lèvres et cheveux au vent (et c'est là qu'intervient
le gag débile : si on ouvre la bouche, avec le vent on peut
faire comme dans le générique de "Caméra
Café"!) Mais voilà que nous croisons un buggy
en panne d'essence : super Renato ne se
laisse pas démonter et siphonne notre buggy. Nous arrivons
vers le lagon Azul
et ses eaux translucides (et bleues, évidemment,
puisque c'est son nom), magnifiquement perdu au milieu des dunes.
Un bac permet d'atteindre une petite plage
dotée d'une paillotte, où
nous restons une bonne heure pour nous baigner
et siroter une caïpirinha.
Pour
compléter cet indécent plaisir, nous partons ensuite
pour un autre lagon, celui de Jijoca,
tout aussi agréable pour se prélasser dans l'eau et
grignoter quelque chose. Il règne ici comme une douce langueur
qui rend amorphes les quelques touristes silencieux. Au retour nous
tombons à notre tour en panne d'essence,
car nous avons vidé le réservoir avec le dépannage
de ce matin. Heureusement qu'un buggy ne tarde pas à arriver
et à nous sortir de ce mauvais pas.
Au
coucher du soleil, pèlerinage sur la grande dune de Jericoacoara,
où les surfeurs des sables se retrouvent
chaque soir. Certains n'ont même pas 10 ans ! Ils dévalent
la dune à toute vitesse et s'échouent dans la mer
: impressionnant et magique....(mais pour
remonter, visiblement c'est moins marrant ! ) Et comme si cette
journée n'était pas assez extraordinaire, nous la
finissons par un bon plat de crevettes
grillées à l'ail... |
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Jour
6 - Mardi 23 Mars : Ballade à la pierre percée |

Ce matin un peu de pluie
au réveil. Du coup nous reportons au lendemain l'excursion
à Tatajuba. Finalement, comme souvent ici, la pluie ne
dure pas. Nous partons faire la ballade à pied jusqu'à
la pierre percée ("pedra
furada"), choisie comme emblème de Jericoacoara. Depuis
le village, il faut longer la plage
par l'est, pendant 45 minutes, en escaladant parfois les rochers.
où court une multitude de petits crabes.
Nous ne croisons que quelques promeneurs et des ânes, sous
un soleil écrasant. La pierre percée en question
n'a rien d'exceptionnel, par contre la ballade est vraiment jolie.
Au terme d'une après-midi épuisante
entre sieste et baignade, nous partons voir les surfeurs
sur sable sur la grande dune, accompagnés aujourd'hui de
quelques enfants qui font des sauts périlleux dans le sable.
Au retour, la plage s'est animée pour la tombée
de la nuit car des petits groupes se sont formés pour faire
de la capoeira : les capoeiristes, tous
en blanc, se mettent en cercle, deux
personnes dansent au milieu en simulant
un combat tandis que les autres chantent
et font des percussions. Régulièrement les danseurs
se remettent dans le cercle tandis que d'autres prennent leur
place. Rappelons que la capoeira découle des combats des
esclaves africains contre leurs maîtres, et qu'elle a été
interdite jusqu'en 1930.
Plus loin des apprentis capoeiristes suivent les
conseils d'un prof (d'ailleurs ceux qui la plus belle tenue sont
en général les plus novices!) C'est en fait un rendez-vous
quotidien pour les capoeiristes
de tous niveaux, et l'ambiance est vraiment conviviale...Dans
un bar en surplomb, une française insupportable nous met
le grappin dessus...Morceaux choisis : "vous ne trouvez pas
que la middle-class brésilienne est d'une arrogance atroce?"
"L'année dernière nous avons fait un voyage
littéraire, mon mari, Jorge Amado et moi", "Iguazu,
c'est ridicule"...No comment !
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Jour
7 - Mercredi 24 Mars : Que faire à Jeri avec des coups de soleil? |
Même la crème solaire indice 30 n'a
rien pu faire contre la journée en buggy et la ballade à
la pierre percée : les coups de soleil
sont terribles ! Tee-shirt et biafine sont les mots du jour. Nous
sommes encore obligés d'annuler notre excursion, sous peine
de finir aux urgences (à 400 km d'ici!). Mais finalement
nous n'aurons rien raté, puisqu'une pluie
diluvienne s'abat sur le village dans l'après-midi. Bref
une journée constituée de quelques promenades dans
le coin pendant lesquelles nous rencontrons une multitude de kalangos,
sympathiques bestioles qui ressemblent à des salamandres.
Il est temps de réserver le bus
du retour, mais hélas celui que nous comptions prendre ne
circule pas tous les jours. Après moult hésitations,
nous prenons un ticket pour le bus de nuit
du lendemain soir, ce qui évitera de perdre une journée
complète. |
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Jour
8 - Jeudi 25 Mars : Expédition au lagon de Tatjuba en buggy
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Beau temps, et coups de soleil en régression
: c'est enfin le jour idéal pour aller au lagon
de Tatajuba, situé à 40 km du village. Nous
retrouvons donc Renato, toujours aussi poilant, qui conduit son
buggy à toute vitesse sur la
plage qui part à l'ouest. Quand
il y a un plan d'eau à traverser, on met le buggy sur un
bac pour passer de l'autre côté.
Plus loin l'unique piste qui relie Jeri
à Tatajuba est parfois partiellement inondée
: contre quelques reals, des gamins
courent devant les véhicules pour vérifier qui'ils
peuvent traverser.
Vers
le lagon de Tatajuba, nous nous arrêtons en haut d'une dune
, un point de vue magnifique sur les dunes environnantes et les
lacs d'eau de pluie. Au bord du lagon,
une paillotte isolée sert des
caïpirinhas. Ca paraît classique, sauf qu'ici on prend
l'apéro les pieds au frais, car chaises et tables en plastiques
sont disposées dans le lagon ! Des hamacs
sont aussi suspendus au-dessus de l'eau (on se croirait dans une
pub pour le loto...le seul détail, c'est qu'on n'a pas
gagné !) Un bon plat de crevettes
grillées, c'est aussi ce qu'il nous fallait...Le propriétaire
des lieux tient absolument à nous éventer pendant
le repas pour chasser les mouches ! Un peu embarrassés,
nous arrivons quand même à lui expliquer qu'elles
ne nous gênent pas....Tout autour, les dunes réservent
quelques rencontres surréalistes, commes ces petits groupes
de pêcheurs, sortis du sable et
du silence.
De retour à Jerico, nous prenons notre
dernier repas avant de prendre à 22h30 le bus
de nuit qui nous mènera à Fortaleza.
Dans une excès de naïveté nous avons cru que
le bus serait vide et propice à une vraie nuit de sommeil
: grossière erreur, il est rempli à ras bord de
routards en tous genres pas toujours attentifs au sommeil de leurs
voisins !
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Jour
9 - Vendredi 26 Mars : Une journée à Fortaleza |
A 4h30, après avoir dormi péniblement quelques heures
dans le bus, nous sommes réveillés brutalement.
Nous sommes paraît-il arrivés à Fortaleza,
vers la plage d'Iracema, là où
nous voulions aller. C'est en tout cas ce que hurle l'accompagnatrice
du chauffeur, qui s'arrête en pleine nuit dans une avenue
déserte, sous une pluie battante. Pas très engageant...Tant
pis, contre toute logique géographique nous continuons
jusqu'à la gare routière,
histoire d'y attendre le lever du jour en prenant un petit déjeuner.
Puis retour en taxi dans le quartier
de Meireles, à l'hôtel
Abrolhos, choisi à la hâte sur le Lonely Planet,
où se tient un congrès de policiers...nous sommes
les seuls clients sans uniforme ! Le temps d'une sieste, le beau
temps est revenu. Nous partons à pied pour le centre
ville, qui à vrai dire ne brille pas par ses merveilles
architecturales. Mais un réseau de ruelles
commerçantes et animées, qui fait de Fortaleza
une ville sympathique et pleine d'énergie, permet de faire
quelques emplettes, ne serait-ce que pour acheter les premières
tongs de notre carnet de commande lyonnais.
La
plage d'Iracema, sur le chemin du retour,
correspond à l'idée qu'on s'en fait, avec d'innombrables
bars et restaurants. Nous y retournons le soir
: la plage est investie par le concert
d'une jeune fille qui chante ...faux ! Mais ce n'est pas l'avis
de tout le monde, car des milliers de personnes se sont rassemblées
pour l'acclamer et chanter avec elle les chansons qu'ils connaissent
tous par coeur ! Le quartier prend des airs de véritable
cohue, avec les fans, les vendeurs de brochettes et les embouteillages.
Dans un restaurant de fruits de mer,
nous attendons notre plat plus d'une heure...le serveur, qui ne
parle pas anglais, nous sert d'office une deuxième caïpirinha,
pour tromper notre attente. Enfin c'est qu'on croyait ! A l'heure
de la note, ladite caïpirinha est facturée. Il faudra
10 minutes d'une séance de mimes hilarante pour obtenir
gain de cause ! Au retour, le concert
s'achève, tout le monde se bouscule pour rentrer dans les
bus déjà pleins, créant un embouteillage
gigantesque et un grand concert de klaxons.
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